Le Magne

5 semaines et demi que nous sommes en Grèce, ce soir nous prenons le ferry à Igoumenitsa pour traverser sur Ancône et rentrer au bercail. Je vais essayer de faire quelques articles sur ce qui nous a le plus marqué dans ce beau pays, où le voyageur français est bien accueilli, les restaurants bien sympathiques pour notre bourse et nos palais provençaux, la mer jamais très loin, les randonnées toujours agrémentées de vieilles pierres, de vestiges gréco-romains, de rappels ottomans ou vénitiens, où la force de la vie est omniprésente. L’itinéraire s’est construit un peu en fonction de la météo qui n’a pas était très clémente cette année en ce mois d’octobre et qui nous a attiré très vite vers le sud est.

Commençons par le Péloponnèse et le Magne situé entre le golfe de Messénie et le golfe de Laconie (doigt du milieu). On retiendra son sol recouvert de pierres, de roches, de maquis et d’oliviers, ses habitations en forme de tours carrées fortifiées ( prouvant à l’origine la puissance des clans avec quelques familles contrôlant le territoire, histoires de vendettas), surprenantes au premier abord, mais en fait super bien intégrées à ce paysage rocailleux.

Rendez-vous est pris pour deux jours avec Hervé et Françoise installés sur la plage de Kamares, voyageurs rencontrés en Italie et suivis virtuellement sur Polarstep.

Gythio, base de ravitaillement pour cette région peu peuplée.

Plage de Skoutari

Les villages remarquables

Cap Ténaro

Vathia, pas âme qui vive, même pas un chat. on a un peu de mal à se représenter cette région en été. Visite du cimetière où les grecs reviennent se faire enterrer. On partage le P4N terrain de basket avec un jeune couple suisse « diesel300.ch » en partance pour l’Iran.

Gerolimas, Kita, Nomia, Aeropolis,

Repos à la pointe de Delfinia (Michel s’étant pris de plaisir à pêcher ( car ça mord! ) nous fait de temps en temps des poelées de petits poissons de roche dehors sur notre camping gaz.

Kardamyli et sa rando à l’église Agios Sophia sur le petit plateau au-dessus de l’ancienne forteresse (musée des clans maniotes)

Riviera Albanaise

On passe les ports de Dures et Vlora (liaison ferries pour l’Italie) et commence ensuite la joli côte montagneuse de la mer ionienne jusqu’à Sarande. Des calanques sauvages, des falaises escarpées sur une centaine de kilomètres; de la route surplombante, on aperçoit de longues plages avec des villages de vacances de tourisme de masse ou des complexes hôteliers pas tous très neufs, dénaturant le paysage.

A Dhermi, les plages paradisiaques sont entâchées par le déversement des ordures suite aux pluies de ces derniers jours. On avait pourtant l’impression qu’il y avait moins de décharge au bord des routes que dans le nord, c’était sans compter les milliers de canettes et bouteilles plastiques consommées pendant l’été et peut-être même les étés précédents qui au gré des eaux de ruissellement se retrouvent là. Personne pour nettoyer, quasiment tous les restaus et baraques de plage sont fermés en cette mi-octobre et quand l’un d’eux est ouvert, la carte n’est plus opérationnelle en totalité.

Bivouac à la presqu’île de la forteresse d’Ali Pasha dans la baie de Porto Palermo.

Vue au zoom, depuis la baie de Porto Palermo, d’un ancien bunker à sous-marin de la guerre froide.

A Himare, on repère la crique préférée d’un couple de varois voyageurs que nous suivons sur you tube (évasion en continue) depuis deux ans. Alors qu’on les croyais partis, on a la chance de les croiser et d’échanger un peu avec eux, mais ils étaient en partance pour la Macédoine. Plage de Buena, pas très loin de l’évènement annuel de la Rainbow Family, dont on nous explique un peu les principes de fonctionnement.

Pause baignade et repas à Ksamil islands

Thethi National Park

Nous tournons le dos à la mer et allons nous rafraîchir dans les montagnes. Le PN Thethi s’atteint l’été depuis Shkoder en 2h via Boga et un col à 1800m (à la louche) par une belle route toute neuve (70km) où alors en 6h cahin-caha via des petits villages d’une vallée paumée en suivant le lit de la rivière (30km). Nous prenons la route la plus facile avec de belles perspectives et découvrons après la descente du col, un magnifique cirque, des parois abruptes, et des zones d’éboulis et en contre-bas la vallée, la rivière et son large lit de galets, des maisons aux endroits propices pour vivre en autonomie, cultiver, nourrir une vache et quelques moutons, mais aussi des infrastructures pour le tourisme estival.

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Passage en Albanie

Du lac Skadar au lac Shkoder. Les eaux de ce lac se partagent entre Monténégro et Albanie. Côté Monténégro c’est un Parc National. Nous avions vu un beau méandre depuis le belvédère Pavlova Stranadu, en fait, c’était un bras du delta lacustre formé de plusieurs rivières qui se déversent dans l’immense lac, lui-même se déversant dans un fleuve frontalier. Nous avions aussi suivi une de ces rivières par la route panoramique vers Trnovo en A/R.

Maintenant c’est à Virpazar que l’on va embarquer pour une mini-croisière. On arrive un peu après la fermeture de toutes les petites guérites de vente de promenade en bateau, nous faisons affaire avec l’ Hôtel Pélican pour le lendemain avec un pack petit-déjeuner + 2h de bateau + une douche dans une chambre pour 48€ (l’été, il propose pour 50€/p, en plus des 2h de bateau, un repas de poisson interminable, paraît-il, mais là, on est déjà hors saison). Les pélicans ne sont pas là, mais il y a pas mal d’autres oiseaux.

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Passage au Monténégro

Depuis Foca, on suit la rivière Drina, puis la Tara quand on arrive aux postes frontières. Un coup de tampon de sortie de Bosnie sur le passeport, puis un peu plus loin, on présente nos CI, on nous demande également l’assurance du véhicule et les pass sanitaires. Ici MNE sur les plaques d’immatriculation des voitures et l’Euro comme monnaie alors que l’on est pas dans l’Union Européenne.

Le canyon de la Tara (longueur 80km et profondeur max de 1300m) est le deuxième plus profond au monde après le Colorado. La Tara est une rivière du Monténégro qui avec la rivière Piva forme la rivière Drina qui coule vers le Danube via la Bosnie et la Serbie. Le plus intéressant ce serait de les (Drina et Tara) faire en rafting, juillet/août si on ne veut pas trop de sensations ou alors au printemps (là il fait plutôt froid), car par la route on ne voit pas grand chose; Il y a un grand centre d’hébergement avec plein de campings et de petites cabanes proposant des activités de pleine nature, rafting bien sûr mais aussi randonnée, zip line (tyrolienne), quad, safari, ce doit être un peu l’usine l’été. On est proche des Parcs Nationaux de Sutjeska et du Durmitor.

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Sarajevo

Ce matin le plafond est bas, on change donc nos plans pour atteindre la capitale par la route principale au lieu de faire une incursion en montagne avec un col à 2000m.

Un peu dégoûtés au début avec les faubourgs moches (sales aussi, mais ça c’est de partout en Bosnie, tout est jeté sur les bas-côtés), l’impossibilité d’atteindre le parking programmé sur Maps  car la route était barrée, et un autre parking  bondé où on hésite à  rentrer, mais le gardien nous trouve une place à quelques cm près. On est proche de l’église orthodoxe de la Nativité de la Mère de Dieu et là tout devient simple. C’est justement (le mois de) sa fête et on nous ne fait pas payer. Ensuite, une dame sympathique (sociologue s’occupant d’enfants) à l’anglais un peu trop fluently pour nous, nous accoste et nous guide un peu vers la vieille ville piétonne et nous conseille à notre demande un restau de cuisine bosnienne, elle aurait aimé que l’on expédie depuis la France des documents à Strasbourg, mais c’était urgent. Les bâtiments auraient besoin d’un bon décapage et les moteurs des voitures également.

4h plus tard,  Michel monte à la station de ski par une petite route improbable entre des maisons, droit dans la pente, à la fin glauque, étroite et plus goudronnée (parallèle à une vieille piste de bobsleigh), comme si c’était pas plus simple de prendre le téléphérique!. On arrive enfin à la vraie route d’accès, ouf, fini les chocottes, en plus il y a des français en reportage pour Arte qui veulent se filmer en train de descendre en vélo de trial la piste de bobsleigh datant des jeux olympiques de 1984! On profite pour les regarder. Quand je pense que des françaises nous avez parlé de cette piste toute taguée qu’elles avaient remontée à pied, c’était pas à faire aujourd’hui!.

Bivouac sur le parking de l’hôtel de la station de ski, dommage on a raté le podium des JO, mais on ne va pas redescendre.

Alpes Dinariques

On continue sur les hauts plateaux de la chaîne dinarique. des grandes zones de poljé réservées aux cultures, les infrastructures (routes et maisons) en lisière de part et d’autre sur le début de la pente, les forêts au-dessus. Nous faisons le tour du lac de Rama, lac de barrage très peu rempli en ce mois de septembre, ceci est un peu général dans cette région, cela doit être beaucoup plus beau au printemps.

Ensuite, Parc National de Blidinje et sa station de ski. C’est la fin du WE et on se retrouve dans une concentration de voitures tout-terrain et engins mécaniques off-road en tous genres en train d’être chargés sur leurs camions, un espèce de Valloire en Bosnie. On essaye de s’approcher d’une ballade où se trouve une belle arche circulaire. La marche d’approche est donnée pour plus de 3h, le lieu pour se garer est dévasté par les ornières de camions de forestiers, tant pis on se contentera de regarder la photo publicitaire.

On monte jusqu’à un collet avec une clairière sympathique (jouxtant un mémorial), mais l’endroit est un peu isolé et je crois que le berger de l’alpage en dessous en a marre de voir passer des 4×4, on redescend donc pour se poser à la station de ski au pied du télésiège qui entre temps s’est vidée de toute animation.

Descente des gorges de la Neretva, de belles vues sur ses lacs artificiels, puis arrêt à Jablanica pour voir le pont ferroviaire détruit lors de la bataille de la Neretva en 1943, puis lors de la crue de 1991;celui-ci est en cours de restauration dans le cadre d’un projet de tourisme.

On voit souvent des tyroliennes traversant les grands canyons et des départ pour faire du rafting, en tout cas en cette saison on ne voit plus de rafts, les sensations fortes c’est au printemps.

Visite de Mostar encore très touristique en cette période, alors là on est dans un bain de foule, on ressort les masques quitte à passer pour des extra-terrestres. On commence côté croate par une vue à 360 en haut de la tour de 107m construite en 2000 (Mostar Peace Bell) à côté de l’église orthodoxe. A midi, on entend les cloches alors qu’on est encore à l’intérieur.

puis côté musulman après avoir traversé le pont. On se promène dans les ruelles et souks touristiques. A 13h, les muezzins se font écho depuis les différents minarets.

Blagaj à quelques kilomètres avec sa maison derviche